Le château de GICON

Situé sur les hauteurs du village, le château de Gicon appartient depuis 1973 à la Cave des Vignerons de Chusclan. Point culminant de la commune à 245 mètres le site de Gicon était autrefois réputé pour sa vision stratégique de la Vallée du Rhône, de la Cèze et sur quatre provinces : Languedoc, Provence, Auvergne et Dauphiné.

D’accès facile par des sentiers pédestres (GR et autres) et les chemins communaux, sont éloignement relatif du village et son environnement à la fois viticole et boisé en font un lieu de calme et d’intérêt pour tous les amateurs d’un riche patrimoine local.

Celtes et gaulois ont laissé les blocs de soutènement des 3 côtés du terre-plein. L’occupant romain a construit la calade d’entrée du site dominant la « villa » du bas de la colline. Donné en 945 aux Bénédictions de St Saturnin di Port1 55 Prieurs seront Seigneurs de Gicon jusqu’en 1789. Au moyen Age, ils construisent un château forteresse dont l’enclos abrite une garnison de 300 hommes : logis seigneurial, tours de garde, donjon central. Il hébergea le Roi Saint Louis sur le chemin de la croisade.

Plusieurs fois ruiné et séparé à la Renaissance, le donjon est miné selon la technique du temps en 1631-1632, fin du pouvoir féodal local contre le centralisme de Louis X111 et Richelieu. Délaissé par ses cinq propriétaires de 1816 à 1973, le site pendant trois siècles est une carrière de pierres d’où un retour à la végétation naturelle. En 1973, la Cave des Vignerons reconstitue 12 hectares de l’ancien vignoble seigneurial incus dans l’aire « Côtes du Rhône » qui se retrouve aujourd’hui dans une cuvée exceptionnelle : la cuvée « Château de Gicon ».

CHUSCLAN et la naissance d’un village

Des hommes occupent notre terroir dès la Préhistoire.

Les géologues estiment que notre terroir présente l’essentiel de son aspect actuel depuis le retrait de la Mer Plaisancienne (6 millions d’années). Des traces de peuplement datées de 30-32 000 ans y apparaissent : c’est la fin de l’âge de pierre avec la « culture des sables » trouvée par M. Clapit sur les hauteurs du turonien dominant fossé et terrasses de Carmignan : des tas de galets roués et polis de différentes teintes marquent des campements distants de 50 à 80 m de chaque côté du sentier antique partant de ce gué marécageux et se subdivisant vers la combe giconnenque et le chemin de force-mâle partant vers l’est. Le rocher du Piroù en surveille les abords ; creusé de main d’homme dans le rocher sableux, ses 6 ou 8 occupants y sont quasiment invisibles et bien protégés par son accès difficile.

L’âge des Bronze (2000 – 900 av JC) a laissé des traces indélébiles ; les 3 épées découvertes à la Rouvière par M. Michel Fleurial, datées de 2000 ans avant notre ère et venant de fonderies suisses, confirme le passage, avant bien d’autres d’émigrants venus des ces cantons en suivant le Rhône et la mobilité permanente des hommes. Les bracelets de la sépulture des Gagemenet conservés au Musée de Pont Saint Esprit et les fouilles d’un tumulus au Mourre de la Folle signalés sans précision, seraient de la fin de cette période.

Les débuts de l’histoire

Le mélange des populations venues de beaucoup d’horizons crée une certaine identité qui devient peu à peu la tribu gauloise des Volsques Arécomiques sur la rive droite du Rhône autant frontière que voie de communication. Ces nomades deviennent bons agriculteurs mais ont gardé la réputation d’intempérants, peu travailleurs, peu respectueux de l’ordre établi. L’identité culturelle créée autour des cités qu’ils bâtissent, du travail, de leur goût commun du bien boire et du bien manger, de leurs innombrables dieux, ne les empêche pas d’être souvent en guerre avec les tribus voisines et les commerçants grecs ; c’est l’occasion et le prétexte de l’invasion romaine et de leur incapacité à s’y opposer : esprit de clocher et fiertés particularistes nous viennent de loin.

Mercure est un des dieux le plus populaire : nom de la Dent de Marcoule donné à la montagne de l’Angle dominant Cadenet, adoré aussi des Grecs et des Romains ou bien Dune d’Hercule traduisant l’aspect imposant de sa masse vue de loin ?

L’arrivée de nouveaux venus était souvent conflictuelle avant d’être acceptée ; d’où la continuité d’utilisation des sites élevés protégés par des murs de pierres sèches (bois et Gicon) ; la présence de tumuli (Dent de Marcoule et Costes) traduisent en ces lieux des inhumations aux 7ème et 6ème siècles av JC avant que n’apparaissent les tombes sous pierres plates. En dehors du site fortifié de Gicon auquel succédera une Villa gallo-romaine, il ne semble pas que les autres aient été encore utilisés pendant les 2 siècles de paix romaine ni pendant les invasions du premier Millénaire.

Gaulois et Romains nous ont laissé 3 autres origines : Chausclan = chaumes clan – réunion de chaumières – Hensclan = tribu d’un dieu gaulois et Chusclanum ou Genesiacum pouvant s’appliquer à un lieu de culte à Jupiter tant à Chusclan qu’à Gicon qualifié aussi de Jucundus (forteresse agréable) à moins qu’il ne désigne le propriétaire de la villa gallo-romaine du lieu.

Les 2 premiers termes laissent supposer un habitat humain non loin du gué avant et au début du premier Millénaire. La colonisation romaine a de plus laissé sur l’emplacement e notre village, des monuments funéraires de familles de la tribu des Voltinia : Manrinus, Primus, Lucretius, Croma, ViriliusSeverinus, Titus Cassius Titulus (Gicon), Maternus, RomaniusPedonius, VassiliusQuartulus ; des noms de quartiers (Colombier champ du maître, Colettes petites abeilles). Castrum de Jocone ainsi nommé jusqu’en 1114, autel dédié à Jupiter, mosaïque et bouclier de Scipion (Cadenet où des vétérans de l’armée romaine seraient venus de Cadenet sur Durance).